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  • adeuxpourdieu

Semaine 3 : L'Ain en hiver

Itinéraire : Tournus - Ambérieu en Bugey (100km)


L'avantage du récit de voyage sur le roman, c'est que les héros n'attendent pas le conteur pour reprendre la marche ! Au plus dûr du grand froid, les épreuves et péripéties n'ont en effet manqué et les deux marcheuses ont promené leurs bottes sur des terres encore inexplorées pour la moitié d'entre elles...Voici donc, avec les plus sincères excuses de leur plume, une petite rétrospective sur l'épopée hivernale de notre joyeuse troupe !

 

Brève escale en Laponie


Sur la carte, cette partie du trajet ne présentait aucune difficulté particulière : un départ le long de la tranquille Saône puis un cap sud-est vers "Bourk" (Bourg-en-Bresse dans la langue initiée) et l'arrivée à Ambérieu-en-Bugey, au pied des contreforts occidentaux du Jura. Les dénivelés étaient donc encore lointains (tant mieux pour les genoux de Bérénice, encore en rémission) et le trajet sans exotisme. Fleur ultime de la Providence : Bérénice peut désormais marcher sans ses chevillières, ce qui laisse présager une reprise progressive de la cadence initiale. Seulement...


La descente subite des températures sur notre petit Hexagone n'a pas épargné les contrées orientales de l'Auvergne Rhônes-Alpes : au débordement de la Saône, qui offre ces reflets pittoresques en bordure de route (photo ci-dessus) s'ajoute désormais un manteau hivernal bien épais aux sournoises plaques verglassées. L'enthousiasme dû aux panoramas neige est donc légèrement tempéré par -7°C durant la marche matinale. L'occasion de saluer tous les généreux donateurs, grâce auxquels les deux amies peuvent réalistement envisager de voguer vers les Alpes par ces températures. Les couches techniques ont en effet joué à perfection leur rôle et forte de sa tenue d'apparat complète, la joyeuse troupe a pu affronter sans crainte ces premiers assauts hivernaux.


Reste le logement. Auparavant bienvenu, il est désormais quasi-nécessaire dans ce venteux val de Saône.

 

Une roulotte, des lutins et une Forêt Interdite


Cela ressemble à un conte, n'est-ce pas ? Déformation professionnelle sans doute : Faustine ne rechigne jamais devant une lecture tardive aux petits et les journées prennent ainsi parfois l'aspect d'aventures fantastiques...


En cette ère glaciaire, il n'est pas rare qu'à travers les villages matinaux les filles s'arrêtent prendre un thé ou un café chaud en compagnie d'habitants tardivement réveillés. Une petite pause bienvenue après les trois premières heures de marche ! Sur le chemin, pas question de s'attarder en effet : le rythme de marche, encore assez lent, ne suffit pas à se réchauffer et les mains sont rapidement saisies par le froid. Ainsi, en journée la discussion se fait plus intérieure et les rares pauses sont d'autant plus appréciées pour partager les impressions du trajet. Même si l'on s'arrête volontiers pour examiner un sous-bois intriguant (photo ci-dessus) ou débattre de l'itinéraire, les échanges sont plus savoureux le soir en chambre, une fois le sac posé. C'est aussi l'occasion d'étirer les trapèzes, censurer les photos avant envoi à la famille et clore quelques débats de fond (pour les intéressés, sachez par exemple que le triceps est définitement le muscle le plus sollicité par la poussée des bâtons).


Point d'orgue de nombreuses journées, les rencontres ont été riches cette semaine ! Fait notable, et héroïque de surcroit, une escorte a été formée par les plus jeunes enfants d'une famille jusqu'à la sortie de la ville ! L'esprit d'aventure glissé la veille dans les histoires au creux du canapé ? Ces quelques mètres sans porter le bâton ont été un vrai rayon de soleil matinal en tout cas, à l'aube de journées assez rudes. Il arrive fréquemment d'essuyer des refus le soir, mais à cette période de l'année la nuit tombante (et glaciale) ajoute une crainte supplémentaire. Un soir, après deux heures et demie à toquer aux portes, la nuit sous la bâche n'était plus une vague hypothèse...Au terme d'une bonne journée de marche -et d'un déjeuner fait de quelques restes- la tension était à son comble ! Ainsi, le surlendemain midi (moment de faiblesse ou sagesse en terre inconnue ?) l'équipage a accepté l'invitation de son aubergiste à rester dormir. Une après-midi de marche en moins mais de belles discussion au coin de la cheminée, l'esprit apaisé ! Un grand merci du fond du coeur à tous les foyers qui ont ouvert leurs portes : on a très récemment rassemblé les photos pour de toutes vos belles bouilles amicales en un seul cliché, vous êtes de feu ! Parfois même, le logis est une surprise en lui-même : merci monsieur le maire pour votre sompteuse demeure sur roues ;)




Il n'était toutefois pas possible de s'attarder davantage sur ces rives hospitalières, pour ne pas diminuer davantage le modeste rythme et rattraper le retard dû aux blessures. Ainsi, sans même savoir que Chalon-sur-Saône tombait derrière elles entre les mains des cow-boys du web, les deux silhouettes s'alignaient déjà sur l'horizon savoyard : un autre Far East, comme vous le verrez bien assez tôt...


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